Entre le lac de Neuchâtel et ses vignes, l’accueillant petit village d’Onnens, dans le Nord vaudois, a beaucoup de charme : maison ornée de lierre et de glycines; visiter la galerie du Vieux Pressoir lors des expositions qu’elle organise régulièrement et affichant ici « bientôt la liberté » pendant la crise du coronavirus ; aller faire une balade au pied de son vignoble et au passage découvrir un bel un épouvantail.
Texte et photos: Roger Juillerat
Le village construit sur une éminence qui domine le lac et la plaine de Champagne et de Bonvillars, est coupé par la route cantonale qui relie Yverdon-les-Bains à Neuchâtel. Au nord-ouest, le village historique avec sa charmante église et ses nombreuses fontaines, au sud-est la zone des villas.
Entre le village et le Jura, s’allonge la colline de la Chassagne, qui forme un site naturel particulier dont l’aridité apparente contraste avec les forêts de sapins et de chênes, les champs, les vergers et les vignes. Recouverte d’une prairie maigre parsemée de buissons épineux et d’arbustes, elle abrite une flore exceptionnelle. C’est en outre une réserve de chasse où le gibier vit en harmonie avec les moutons.
Fouilles archéologiques
« La construction de l’autoroute A5 entre Yverdon et Neuchâtel a entraîné des fouilles préalables très importantes entre 1994 et 2004, indique Christian Falquet, archéologue responsable du dossier,
Sur les seize sites qui ont fait l’objet de chantiers archéologiques préventifs, huit se trouvaient sur la commune d’Onnens. Ces différentes investigations ont permis de constater que ce territoire est habité de manière régulière depuis près de dix mille ans.
En particulier, le site de Praz Berthoud a révélé des vestiges d’un intérêt exceptionnel puisqu’il a été occupé à toutes les époques depuis la recolonisation de la région qui a suivi la dernière glaciation (plus de quinze périodes différentes y ont été décelées). Ceci s’explique certainement par la présence d’une source permanente qui fonctionne encore aujourd’hui ».
Plusieurs vestiges ont été retrouvés, notamment des silex de plus de 10 000 ans, une épingle de l’âge du Bronze, deux tumulus de l’âge du Fer, une fibule romaine et une conduite d’eau du Moyen-Âge et les restes d’un dolmen ruiné, monument funéraire très rarement mis à jour en Suisse.
De plus, les restes d’un enfant ont été découverts. Agé de plus de 6500 ans, ce gamin est sans doute « le plus vieux des Vaudois » actuellement connu.
« Mise au jour dans le cadre des travaux effectués sur le tracé de l’autoroute A5, la sépulture a été prélevée en bloc, coffrée, puis nettoyée et traitée en laboratoire, poursuit Christian Falquet.
On est en présence d’un enfant d’environ 3 ans, inhumé sur le dos, peut-être dans un linceul. Le squelette reposait la tête à l’est, au centre d’une grande fosse ovale de 160 x 90 cm, profonde de 45 cm.
La datation par carbone 14 situe toutefois l’ensevelissement au début du Néolithique, entre 4’700 et 4’500 av. J.-C. Il s’agit d’une des plus anciennes sépultures vaudoises ».